Saviez-vous qu’au siècle de la machine à vapeur, on s’inquiétait déjà de la surconsommation d’énergie et des limites à la croissance ? Que nos ancêtres fustigeaient les automobilistes « écraseurs » et s’en prenaient à l’accélération des transports ? Que des travailleurs s’opposaient au sacro-saint « développement des forces productives » ? Contrairement au fameux adage selon lequel « on n’arrête pas le progrès », le recours à l’histoire démontre qu’il n’y a pas de fatalité technologique. L’humanité n’est pas vouée à s’adapter, résignée, à l’implacable règne des machines. La course à la puissance a toujours fait face à de profondes remises en cause.
Les textes réunis ici s’appuient sur la mémoire de ces résistances pour nourrir la réflexion actuelle autour de la nécessaire décroissance. Alors que l’expansion indéfinie nous conduit à l’abîme et que l’artificialisation du monde s’intensifie, des bifurcations restent possibles. Et elles sont vitales.