Elizabeth Cook attend. Elle attend le retour de son mari, le fameux navigateur et cartographe James Cook, parti en mer pour son deuxième grand voyage. Elle espère et craint ce retour, cette confrontation de deux temps différents, celui de la vie domestique à terre, et celui de l’homme voyageur sur des côtes encore souvent inexplorées.
Des voyages du capitaine Cook, nous n’aurons que des échos indirects, car l’originalité du livre, c’est d’avoir choisi le point de vue de la femme au foyer, de la voyageuse immobile, dont nous suivons la longue vie au gré d’une prose limpide et fluide. La vie d’Elizabeth Cook ne fut pas des plus gaies, elle qui connut surtout une longue succession de deuils, de grossesses vécues souvent après le départ de son mari. Mais Anna Enquist nous donne à voir une femme forte et pleine de volonté, et laisse penser que ce qui peut-être a fait survivre cette femme à tous les siens, ce fut bien sûr l’attente, mais aussi la longue quête de la vérité sur la mort violente de Cook, survenue lors de son troisième voyage. Parmi les nombreux faits connus de la vie du «grand homme» , entre les blancs que laissent les faits historiques, la romancière a noué la trame de la fiction qui donne à son récit toute son épaisseur et son humanité.
