Dès son enfance, Daniel Mendelsohn est obsédé par son grand-oncle Shmiel Jäger. C’est que tant de vieillards de sa famille sont bouleversés par sa ressemblance avec ce lointain aïeul
» assassiné par les nazis » pendant la guerre en Europe, dans des circonstances inconnues.
Peut-être est-ce là l’origine de cette longue quête obsessionnelle qui ne le laissera jamais en paix, longue quête de savoir, de connaissance. Après des années de questions posées à droite et à gauche, au gré de rencontres, de lettres, sur des sites internet dédiés à l’histoire des
» disparus » de la Shoah, Daniel Mendelsohn finira par consacrer cinq ans de sa vie à une véritable enquête sur les derniers temps de Shmiel, de sa femme et de ses quatre filles.
Ce qui compte ici, c’est moins l’histoire » vérifiable » qui pour finir tiendrait en quelques pages, que l’aventure extraordinaire que tisse un livre étrange et tentaculaire, mêlant entretiens, narration plate, longues digressions proustiennes, et exégèse biblique. Daniel Mendelsohn se met intimement en jeu dans cette méditation rêveuse, tentative de rendre à quelques êtres une vie individuelle dans le flot immense des statistiques qui recensent les morts.
