Dinaw Mengestu n’avait que deux ans quand ses parents, fuyant la révolution qui bouleversa l’Éthiopie en 1980, ont émigré aux États-Unis. À travers ce roman, c’est un peu la génération de ses parents qu’il a voulu raconter.
Sépha Stéphanos, le narrateur, 35 ans environ, a quitté l’Éthiopie il y a une vingtaine d’années. Ses amis les plus proches sont deux réfugiés africains comme lui : Kenneth, le Kenyan, et Joe, le Congolais. Leur jeu préféré est de se poser des colles sur tous les coups d’états réussis ou ratés qui ont marqué l’histoire de l’Afrique contemporaine. Rire et désespoir.
Stépha survit tant bien que mal en tenant une petite épicerie dans un quartier déshérité de Washington. Mais voilà qu’emménage dans le voisinage une jeune femme blanche, Judith, et sa fille métisse, Naomi. Il se prend d’amitié pour la petite fille, à qui il lit Dostoievski, et se met à rêver d’un amour impossible avec Judith.
Le roman, riche sous ses airs de ballade, évoque l’exil, bien sûr, mais aussi le désespoir que peut générer un certain rêve américain. Il se fait quête existentielle aussi, sur fond de déracinement. Un livre amer parfois, profondément nostalgique et émouvant.
