Voici l’histoire extraordinaire de Montse, la mère de Lydie Salvayre. Ou plutôt l’histoire de l’été de ses quinze ans. L’extraordinaire été 1936 en Espagne, cette terrible et fabuleuse parenthèse, cette lueur si aveuglante qu’elle en efface tout le reste dans la mémoire de Montse.
Elle nous plonge au cœur du conflit entre phalangistes et républicains, mais aussi entre communistes et anarchistes, ici incarnés par les différents personnages du village. Elle nous conte le passage de l’enfant à la femme éblouie par la découverte de l’amour et de la liberté, le passage aussi de l’allégresse insouciante au désenchantement.
A ce récit, restitué dans « la langue mixte et transpyrénéenne » de sa mère, l’auteure mêle celui de la lente et douloureuse prise de conscience de Bernanos, écrivain catholique fervent, qui découvre avec une douleur doublement insupportable les exactions des franquistes censés représenter sa foi.
Pas pleurer est un beau portrait de femme, mais aussi, comme toujours chez Lydie Salvayre, un roman politique porté par la puissance des voix qui traversent le récit.
