Et si l’on concevait la tâche de l’historien comme l’enquête d’un Sherlock Holmes ? Si la guerre pouvait être assimilée à un crime, les coupables se dissimulant, des alibis étant invoqués, des innocents désignés du doigt ?
Dans cet ouvrage – ni « livre édifiant » ni « commémoration » -, Luciano Canfora aborde la guerre non comme un monument, mais comme un événement vivant qu’il s’agirait de retourner dans tous les sens pour comprendre « ce qui s’est vraiment passé ».
L’enquête menée au fil de ces pages se déroule en une vingtaine de courts chapitres, tirés de conférences à la radio publique italienne, à lire d’une traite comme autant de petites histoires. Les idées reçues – surtout celles qui ont cours dans les pays vainqueurs – ne survivent pas à l’examen. La fin ne nous livre pas un unique coupable, mais nous laisse vaccinés contre les reconstructions apologétiques.
Luciano Canfiora conclut son livre ainsi : « Au terme de ce long travelling qui nous a conduits sur les pistes d’un conflit tortueux et sanglant, de 1914 à son épilogue, j’espère avoir arraché ces événements à leur statut « monumental » et en avoir donné une image plus nuancée, plus dynamique, plus dialectique, en un mot : plus réaliste. » Mission pleinement accomplie.
