Paru en anglais en 1987, ce n’est qu’aujourd’hui que paraît enfin en français le livre de Vivian Gornik, grande figure intellectuelle féministe de la vie new-yorkaise.
Ce magnifique récit autobiographique s’attarde tout particulièrement sur « l’attachement féroce » qui lie Vivian Gornik à sa mère, et décrit de manière terrible et enthousiasmante comment celle-ci, à la mort de son mari (Vivian a alors 13 ans), va embrasser le destin de veuve éplorée.
Commence alors une jeunesse confinée aux quatre murs d’un appartement, dans une promiscuité émotionnelle étouffante et tyrannique. La jeune fille, elle, observe avec avidité le spectacle de toutes les figures féminines qui peuplent l’immeuble.
Le récit est tissé autour du fil conducteur des longues promenades dans la ville de la mère et la fille. Ces errances sont ponctuées par les souvenirs qui remontent et les conversations entre les deux femmes, dévastatrices souvent mais peu à peu émancipatrices, laissant le lecteur ébahi par tant d’intelligence, de souffrance, et pour finir par les joies intermittentes de l’émancipation.
