1868. Quatre jeunes femmes convergent vers les ateliers de soierie lyonnaise : « ovalistes », elles vont garnir les bobines des moulins ovales où l’on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage.
Il y a Toia, la Piémontaise ne sachant ni lire ni parler le français ; Rosalie Plantavin, dont l’enfant est resté en pension dans la Drôme où sévit la maladie du mûrier ; la pétillante Marie Maurier, venue de Haute-Savoie ; et Clémence Blanc, lyonnaise, qui a déjà la rage au coeur après la mort en couches de l’amie avec qui elle partageait un minuscule garni.
Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie. Quelques mois plus tard, les conditions de travail, l’indifférence de leurs patrons et un formidable élan de solidarité les conduisent à mener ta première grève de femmes.