Ludwig et Oswald, deux frères issus d’une famille déshonorée de la noblesse prussienne, doivent apprendre à servir leur roi, l’impopulaire Guillaume II, à l’école des cadets. C’est là que le plus jeune succombera à la fascination de la fameuse mitrailleuse Maxim et déclenchera la Première Guerre mondiale d’un coup de feu fatal.
Junker, Blues de Prusse, est un brûlot universel sous forme historique et familiale, un nouvel outil utilisé par Simon Spruyt dans sa croisade contre la bêtise humaine. Le trait graphique aquarellé en monochrome est moins austère qu’il n’y parait, pour porter cette histoire tellement tragique dans le fond. L’inventivité de l’auteur fait le reste, avec les seconds rôles à têtes de smiley et le ton toujours léger pour décrire la laideur de l’humanité. Avec un développement riche, les évènements prennent toute l’ampleur nécessaire pour communiquer le message, important, humaniste, et en même temps subtil, malgré la violence psychologique sous-jacente. Un résultat final autant déprimant que jubilatoire, c’est ce qui fait tout le génie de Spruyt !