« Tant de choses passent, se transforment, disparaissent. Mais restent les bonnets de bébé, les chemises, les langes, les draps. Se répètent de siècle en siècle, survivant à tous les changements de régime, le geste rituel de la tireuse d’aiguille et ces tête-à-tête quotidiens des femmes avec les coutures rabattues, les ourlets, les surjets, le point de ganse, l’arrière-point, tous les points, les petits points qui ont cela de commun avec les grains de sable qu’on ne pourra jamais les compter. Que de petits points pour nous couvrir de notre première à notre dernière heure, et même au-delà de notre dernière heure, puisqu’on nous vêt pour le tombeau. Le petit point est éternel, comme le pain, comme le vin. »
A partir de septembre 1944, Alice Rivaz écrit une série d’enquêtes consacrées à des métiers féminins pour l’hebdomadaire Servir. Elle y décrit notamment les conditions de travail de femmes de ménage et de travailleuses à domicile, évoquant leur savoir-faire, leurs activités, leur emploi du temps ou encore leurs revenus.