Un jour, à Monieux, village du Vaucluse où il a acheté une maison, Stefan Hertmans voit deux personnes approcher. « Je ne sais qui ils sont. Je ne sais qui ils fuient ». Quelques centaines de mètres les séparent de lui, mais surtout presque mille ans : c’est Sarah, de son ancien nom Vigdis, chrétienne convertie vers 1070, et David Todros, son mari juif.
La puissance créative de Hertmans est le moteur qui, à partir d’un seul document attestant de ces existences passées, va le pousser à se mettre en quête, et le lecteur à sa suite, du destin extraordinaire de cette femme convertie par amour, dans une époque qui la malmène, puisque l’époque est celle de la première Croisade, avec son lot de violences et de massacres.
Le livre se développe dans un permanent va et vient entre le présent et le passé, entre l’écrivain qui part sur les traces de son héroïne, hantant les lieux où il imagine qu’elle est passée, arpentant la France du Nord au Sud, et le destin imaginé de cette femme au courage indomptable.
Par sa puissante empathie créatrice, le livre offre au lecteur mille échos croisés, tissant des liens mystérieux entre passé et présent.
