Comment la bonne santé est devenue un impératif moral, comment le désir de transformation de soi a remplacé la volonté de changement social et la culpabilisation des récalcitrants à cette fable est l’un des grands axes des politiques publiques, voilà ce que Carl Cederström et André Spicer démontrent dans ce livre. Ils pointent aussi combien la pensée positive empêche aujourd’hui tout véritable discours critique d’exister. Résolument à contre-courant, ce livre démonte avec une grande lucidité cette quête désespérée du bien-être et de la santé parfaite. Il dénonce les effets pervers de cette idéologie, qui mélange sphère privée et professionnelle, et qui s’avère être au service du capitalisme pur, profitable pour les employeurs mais nous asservissant jusque dans notre vie privée.
