Pourquoi – quel que soit le contexte religieux et idéologique, et même lorsque la croyance en l’âme est imprécise – le corps sans vie est-il considéré, en tous lieux et à toutes époques, comme important? Comment la persistance de l’être se substitue-t-elle au cadavre? Les vivants ont bien plus besoin des morts que l’inverse, et les morts sont à l’origine de mondes sociaux.
Mobilisant poésie et peinture, architecture et médecine, statuaire et géographie, littérature et théologie, ce grand livre délimite les manières dont les morts ont façonné le monde moderne, malgré le désenchantement supposé de notre ère.
L’originalité foncière de Laqueur est de révéler les manières dont les morts font la civilisation à grande échelle comme au niveau intime, en tous lieux et en tous temps ; leur poids historique, philosophique et anthropologique est immense et presque sans limite ni comparaison.
Le travail des morts
Thomas Laqueur
Ed. Gallimard/NRF
, 2018
915 pages
États-Unis
Traduit de l’anglais par Hélène Borraz