Qu’est-ce qui pourrait changer dans le petit monde de Tulipe ?
Chaque élément semble être là de toute éternité, et pourtant tout bouge.
Seul l’amour de Tulipe pour son arbre ne souffre d’aucun mouvement. Il souffre plutôt du silence. «Je t’aime», lui dit-il. Ce n’est pas rien.
C’est beaucoup trop pour Violette, qui croulerait sous le poids de ces mots. C’est bien peu de choses pour Crocus, pour qui ces mots sont si courts qu’ils se dissipent à peine prononcés. Ce n’est pas vraiment le sujet, semblent murmurer le soleil, la lune et les extraterrestres qui, une fois par millénaire, jettent un coup d’œil distrait de ce côté de l’univers. Et pourtant.
Caillou par caillou, brindille par brindille, l’œuvre de Sophie Guerrive existe, à côté de nous, comme une seconde nature, comme un second monde à côté du nôtre, et qu’on a la chance de fréquenter, parfois, grâce à elle.