Tout commence dans la prestigieuse université de Kelvin en Écosse. Gabriel Lafayette y fait fureur auprès des étudiants dans des spectacles mettant à profit son prétendu talent de médium. Soutenu par un riche mécène et quelques chercheurs, celui que d’aucuns voudraient cantonner au rôle de saltimbanque doué, souhaite voir la science cautionner ses pouvoirs surnaturels. L’enjeu de la manouvre est la création d’une chaire de » physique spiritualiste « . Enthousiasmés par cette perspective, adeptes du spiritisme et clubs de théosophie s’enflamment pendant que les scientifiques s’inquiètent des conséquences de cette fâcheuse expérience, si tant est qu’elle aboutisse.
En sa qualité de doyen honorifique de l’université, le journaliste – et surtout fouille-merde patenté – Jack Parlabane se voit propulsé comme observateur pour départager les participants de cette pétaudière. Et dès qu’il se penche sur la question, les cadavres se mettent à pleuvoir – mais qui a dit que les morts ne pouvaient pas parler ?
Le fervent rationaliste affirme souvent qu’il a besoin de voir pour croire. Détournant astucieusement cette sentence, Brookmyre démontre dans un livre plus malin que ne le laisse présager son titre en apparence grotesque, qu’il faut surtout croire pour voir, la foi se passant allègrement de la logique ou du raisonnement. Sujet vieux comme le monde, on en conviendra, mais traité ici par l’auteur écossais d’une manière futée et avec une ironie british délicieusement mordante.
