Pathétiques et drôles, pleines de détails du quotidien, parfois féroces dans la description d’un monde et d’une culture idéalisés par les Occidentaux, les nouvelles d’Anjana Appachana nous font découvrir l’Inde contemporaine du point de vue de la femme indienne.
D’une histoire à l’autre, on est pareillement envouté par l’héroïne, fillette ou jeune fille, qui se débat au milieu des drames et des préjugés de la famille et du voisinage, et les situations se répondent si bien, depuis l’enfance jusqu’aux crises de l’âge adulte, qu’on éprouve très vite le sentiment d’être dans l’espace multiple et concerté du roman, toutes les nouvelles déployant les événements heureux ou dramatiques de la vie traditionnelle d’une famille de la petite bourgeoisie indienne.
Les huit nouvelles s’enlacent et se dénouent avec un même charme unique fait de cruauté inconsciente et d’enchantement amoureux, de songeries amères et tendres, de conflits cocasses ou tragiques. Nourries d’une riche expérience personnelle, elles témoignent d’un sens aigu de la description dans les moindres détails des comportements, des mours et du décor.
