Jamais depuis les années 1890, la richesse et la consommation de luxe n’ont été aussi isolées et socialement enclavées. Comme le démontre cette série d’études urbaines saisissantes (Le Caire, Pékin, Johannesburg, Dubaï, Kaboul, Managua, etc.), la logique spatiale du néolibéralisme remet au goût du jour les schémas coloniaux les plus extrême. Partout, les riches et presque riches s’enferment dans des enceintes somptueuses, des villes de loisirs et des répliques de banlieues californiennes idéalisées.
Paradis infernaux est un anti-guide d’espaces fantasmagoriques, de réalités alternatives construites comme des utopies dans une ère de néocapitalisme. Le livre a un air de science-fiction, mais il décrit une réalité effrayante. Sur une planète où plus de deux milliards de gens vivent avec deux dollars par jour, ces mondes de rêve attisent des désirs – de consommation illimitée, d’exclusion sociale et de sécurité physique totales, d’architecture monumentale – clairement incompatibles avec la survie écologique et morale de l’espèce humaine.
