Ce premier volume d’un diptyque conte la vie très difficile des enfants d’un orphelinat en Croatie pendant la guerre.
C’est une sensation forte, instantanée : cet univers apparemment réaliste, foisonnant de détails comme captés sur le vif, n’existe pourtant que dans le regard d’un dessinateur à la palette particulièrement fertile. Il faut imaginer une ville de Croatie non identifiée où la plage, bondée, est surplombée par des cheminées d’usines, et un peu plus loin, en marge, un monde rejeté de baraques en planches d’où l’on peut apercevoir la mer, mais où finissent de sombrer des existences brisées par la misère, l’alcool, le « pas-de-chance » de naissance, la loi du plus fort, ou celle de la guerre, pas si lointaine.
